Aux Croisades Persécutions
Hommages aux Grenier Trois Grenier protestants décapités

Famille Grenier             

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La famille Grenier, issue de la petite noblesse d'épée franque, eut une origine relativement modeste et réussit, en s'implantant aux Croisades en Terre Sainte, à cotoyer et s'unir avec les plus importantes familles nobles des royaumes croisés de Jérusalem et de Chypre.

Origine de la famille

Le Chevalier Eustache, pourraient être le premier ascendant connu de la famille Grenier.
Il serait un chevalier, né vers 1071, originaire de Beaurain, près de Thérouanne, dans le nord de la France (à l'époque dans le Comté de Flandres); ainsi, il aurait probablement accompagné Hugues II de St. Pol durant la Première Croisade, dans la suite de Godefroy de Bouillon. Ceci semble certifié par son mariage avec la nièce du patriarche Arnoulf de Roeux, originaire de Chocques dans la même région (l'actuel Nord-Pas de Calais). Il se vit de plus octroyer un fief, Sidon, hors du Comté Provençal, dans la zone contrôlée par les Seigneurs venus du Nord de la France comme Godefroy de Bouillon.

Mais il pourrait aussi être originaire de ChateauVieux, en Vivarais, dans le sud de la France, et aurait accompagné Adhémar de Monteil, dans la suite de Raymond de Saint-Gilles.

Quoiqu'il en soit, il fût très certainement l'un des nombreux chevaliers Français ayant répondu à l'appel du pape Urbain II.

Le nom de Grenier en lui même est typique des noms de la vieille noblesse d'épée franque. Grenier est la déformation de Werner, un prénom germanique, qui est sûrement le nom du premier ancêtre Franc des Grenier lors de l'invasion de la Gaule Romaine par les Germains. de Grenier signifie "fils de Werner", comme toutes les particules à l'origine.
Le nom Grenier sans particule est assez courant, et signifie alors "possesseur d'un grenier", sauf dans le Sud-Ouest où c'est également la déformation du prénom germanique Werner, apparentées aux de Grenier.

Les Croisades

Cet illustre membre, Eustache Ier de Grenier, était le premier comte de Sidon, et seigneur de Césarée.

Les travaux des historiens, notamment ceux de René Grousset, voient en Eustache de Grenier un ascendant de la famille de Grenier. En tous cas, que ce soit dans leur blason avec le Croissant, où dans la tradition familiale (mention de leur ascendance croisée lors de nombreux procès), les Croisades ont joué un rôle très important pour la famille de Grenier. Elles sont même à l'origine de leur métier de
Maîtres Verriers (cliquez pour le récit des trois Grenier protestans décapités) comme expliqué après.

Mais une tradition orale présente la famille d'Agrain comme issue de la lignée des Comtes de Sidon et Seigneurs de Césarée, notamment avec une filiation par les descendants de Julien de Grenier. Peut être s'agit-il d'une autre branche de la famille, dont le nom s'est transformé au fil des siècles.

Ascendance

Le blason de la famille de Grenier est De Gueules, aux trois grenades au naturel, et d'Azur au croissant d'argent pour les principales branches de la famille (de Grenier de Latour, de Grenier de Fonblanque, de Grenier Monner, de Grenier Lalée, de Grenier Rieutailhol). D'autres branches ont des armoiries plus ou moins différentes, comme par exemple les de Granier de Cassagnac ou les de Grenier de Raisin.

Leur noblesse a été attestée sous le règne de Louis XIV par une série de jugements. Issus de la noblesse d'épée, ils pratiquaient le métier de verrier, réservé aux seuls nobles, après une dérogation accordée à eux par Saint Louis pour aider cette famille flouée par les Croisades à rétablir leurs finances. Installés dans le Sud Ouest, en particulier en Ariège et dans la Forêt du Moussans à leurs débuts, ils se sont alliés à différentes autres familles de nobles verriers tels que les de Robert, de Verbizier, et de Riols de Fonclare. Alternant leur métier avec le prix du sang (service militaire) dû au Roi, les Verriers ont maintenu leur art jusqu'au XIXème siècles. On peut noter parmi leurs membres les plus illustres le Vicomte de Grenier, Chef de division des armées navales sous Louis XV qui a laissé un ouvrage de Tactique Navale, L'art de la guerre sur mer ou tactique navale et le Maréchal Soult, Grand Général de Napoléon dont la mère était Marie-Brigitte de Grenier de La Pierre. Au Musée de l'Armée, (les Invalides), se trouve également le registre des effectifs de 1788 du Lieutenant de Grenier, Officier au régiment d'Infanterie La Couronne.

Les trois familles ariégeoises de Grenier, de Robert, et de Verbizier ont crée une association regroupant leurs descendants, nommée La Réveillée en référence à la période où le verrier, au printemps, rallumait les fours. Cette association a son siège au Mas d'Azil, Ariège, haut lieu de la verrerie, notamment lorsque ces familles, converties au protestantisme, y soutinrent victorieusement un siège dans la grotte du Mas d'Azil contre l'armée royale envoyée par Richelieu.

 Armoiries GRENIER et d'AGRAIN

 Les armoiries des Seigneurs d'Agrain (ou de Sidon), qui sont figurées dans la salle des Croisades, au château de Versailles, étaient: d'azur au chef d'or. Mais cette identification est contestée, car les armoiries étaient alors anachronique et il se peut que la famille d'Agrain se soit inventé par la suite une ascendance flateuse.

Une autre théorie plus en vogue, d'après les travaux de René Grousset notamment, voient en Eustache de Grenier non un ascendant des Agrain, mais de la lignée des de Grenier ayant encore actuellement des descendants. Leur blason est de gueules aux trois grenades au naturel et d'azur au croissant d'argent. Les grenades sont en effet le fruit le plus communément cultivé dans les vergers de Sidon, et le Croissant est là pour symboliser les services éminents rendus par la famille aux Croisades. Un fils de Julien de Grenier, dernier Comte de Sidon, ne possédant plus rien, aurait rejoint Saint Louis lors de la septième croisade. Lors de la huitième, Saint Louis lui octroya le droit de devenir maître verrier afin de rétablir sa situation financière et son patrimoine. Ses descendants s'établirent en Ariège et porte aujourd'hui encore le nom "de Grenier".

Les Grenier devenus protestants, Louis-Philippe préféra dans la salle des Croisades de Versailles créer la confusion entre leur nom et celui de la famille d'Agrain pour des questions d'étique religieuse.

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